2024-01-31 |
Nouveau vecteur d’investissement : les solutions climatiques |
Frédéric Martel occupe le poste de PDG de Claridge depuis le 1er janvier, lorsqu'il a succédé à Pierre Boivin, qui assumait la direction du groupe d'investissement depuis 2011. Le nouveau PDG n'est pas un nouveau venu au sein du bureau familial puisqu'il s'y est joint en 2005 comme responsable des placements privés avant de devenir chef des placements en 2015. "J'ai été recruté parce que le PDG de Claridge à l'époque voulait diversifier son équipe et qu'il cherchait un ingénieur avec une expérience de banquier d'investissement. Ce que j'étais", raconte Frédéric Martel, ingénieur et détenteur d'un MBA. "Au début, j'étais responsable de la stratégie de placements privés dans le secteur agroalimentaire et des placements mondiaux via des fonds d'investissement privés internationaux, puis, avec l'arrivée de Pierre Boivin en 2011, on a revu la stratégie et on a développé l'investissement dans l'immobilier, le divertissement et les technologies." À l'époque, Claridge a fait notamment l'acquisition de l'entreprise Plats du chef, qui réalisait des revenus de 20 millions en 2007 et qui en totalisait plus de 250 millions lorsque le groupe l'a revendue en 2017. En 2015, Pierre Boivin a nommé Frédéric Martel chef des placements, ce qui inclut également les marchés liquides – actions et obligations. Claridge compte sur trois classes d'actifs qui se partagent également au tiers, soit les marchés liquides, les placements privés et les fonds de placement privés. "On est un investisseur de long terme. On prend des positions plus longues que cinq ou sept ans. On va jusqu'à 10 ans et plus encore, c'est l'approche de Stephen Bronfman d'accompagner les entreprises, d'autant plus qu'on a cessé de prendre des participations de 100 %. On est soit majoritaire ou prépondérant avec d'autres investisseurs partenaires et on épaule les opérateurs", explique Frédéric Martel. Les placements privés de Claridge sont répartis dans quatre secteurs : agroalimentaire, divertissement, immobilier et technologies. Les actifs du bureau familial sont pratiquement également répartis dans ces quatre secteurs et totalisent entre 1,5 et 2 milliards, chiffre que ne veut pas préciser Frédéric Martel, puisque le groupe est privé. Nouvelle réalité, nouveau secteur Dans le secteur agroalimentaire, Claridge a revu sa stratégie et investit dans des secteurs santé, tels que l'entreprise We Cook, qui offre des repas santé déjà préparés, Califia Farms, entreprise qui fabrique du lait à partir de plantes, 49 th Parallel, fabricant de café haut de gamme, et l'entreprise Champlain Seafood, principal transformateur de homard et de crabe en Amérique du Nord. Le groupe a aussi mis sur pied et gère un fonds d'investissement privé agroalimentaire auquel participent Investissement Québec, Desjardins et le Fonds de solidarité. En 2013, Claridge a entrepris sa diversification en rachetant la part de la Caisse de dépôt dans l'entreprise Solotech, aujourd'hui un acteur d'envergure mondiale dans le secteur de l'évènementiel. "On a aidé Solotech à sortir du Québec et à s'implanter aux États-Unis, à Las Vegas, Nashville, Los Angeles, où le groupe dispose de parcs d'équipements, et en Angleterre, où Solotech a réalisé des acquisitions. Là, ils veulent prendre de l'expansion en Europe et au Moyen-Orient, et c'est pourquoi la Caisse vient de revenir avec un investissement de 75 millions", précise Frédéric Martel. Dans l'immobilier, Claridge agit à titre de financier en prenant des participations dans différents projets résidentiels, industriels ou logistiques orchestrés par des promoteurs immobiliers, principalement au Québec. Le groupe a mis sur pied un fonds immobilier avec la Caisse de dépôt et un autre bureau familial. Enfin, Claridge a recommencé à investir dans les technologies, où le groupe prend des participations minoritaires en capital de risque avec des partenaires comme Inovia directement dans des entreprises. Claridge est présente dans la Silicon Valley d'Israël où une équipe de spécialistes investit directement du capital de croissance dans les entreprises technos. "On est revenus dans le secteur des technos. Le seul investissement qu'on avait, c'était une participation dans Facebook avant son entrée en Bourse, qu'on a vendue quelques années après son inscription. Ç'a été payant", relate le PDG. Claridge amorce une nouvelle étape dans son développement puisque le bureau familial va commencer en 2024 ses investissements dans des entreprises qui développent des solutions climatiques, ce qui s'inscrit dans le plan d'affaires des 10 prochaines années. "Stephen y tient beaucoup. Ça fait 25 ans qu'il est administrateur de la Fondation David Suzuki et il veut que Claridge fasse sa part pour s'attaquer aux problèmes des changements climatiques, ça fait partie des grandes priorités. "On va commencer en investissant avec des experts de l'extérieur, mais on veut amener chez nous des spécialistes qui vont pouvoir nous aider à identifier les entreprises qui vont faire la différence. Stephen veut développer une expertise au Québec, mais à l'international aussi, notamment en Israël, où il se fait beaucoup de développement dans les solutions climatiques", estime le PDG. Selon Frédéric Martel, les solutions climatiques vont devenir le cinquième pilier de la structure de placement de Claridge et vont occuper à terme une place importante dans les actifs du bureau familial de Stephen Bronfman. Source: La Presse Retour... |